Extrait 2 - 4h47

Parfois, je profite d'un rayon de soleil pour observer la ville. Lyon est quelques fois tellement paisible. Je n'avais jamais voyagé, il a fallu que la guerre gangrène notre pays pour que je me décide à prendre la route. Je n'aurais jamais imaginé aimer une autre ville que la mienne mais Lyon est tellement belle. J'aimerais pouvoir flâner dans ses rues en tenant Emilie par la main. Un jour je l'embrasserai dans ces rues, et nous regarderons ensemble notre enfant grandir. Sans avoir peur qu'il n'y ait pas de demain.
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Romain laissa la plume de son stylo caresser doucement le papier avant de raturer brutalement la page. Il regarda tendrement Sara qui dormait à ses côtés. L'avion allait bientôt amorcer sa descente sur Cracovie. Le lendemain, ils seraient devant les portes d'Auschwitz. Sara aurait le journal de Pierre Brun entre les mains et il commencerait à lire les pensées – qu'il savait sombres – de Ludwig Hendrich.
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Pour sortir de ce camp indemne, il est indispensable que l’Allemagne gagne la guerre.
Sinon, nous serons tous jugés.
Et reconnus coupables.